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La succursale de la Banque de France à Lens s’est transformée en un espace culturel ouvert sur le monde, grâce à l’association Cou2Com. En l’espace de deux ans, l’Ambassade culturelle a accueilli une dizaine d’expositions, faisant ainsi du trésor un bien commun.
L’artiste Beni ne laisse personne indifférent avec ses œuvres présentées par vagues successives. Son portrait d’Amy Winehouse en est un exemple frappant : les couleurs sombres et lumineuses attirent d’abord l’attention, puis les tatouages authentiques de la chanteuse se révèlent dans sa chevelure abondante. Les couleurs éclatantes, les messages métissés et la beauté du trait caractérisent le travail de cette artiste universelle, qui apporte un nouvel éclairage sur les visages de Simone Veil, Madonna ou encore Athéna, en mettant en avant leurs émotions, selon Alexandre Krysik.
Cou2Com
Nous sommes en plein été, et Alexandre se prépare à la prochaine exposition de Cou2Com dans l’ancienne Banque de France de Lens. Depuis septembre 2020, l’association a transformé ce lieu autrefois hautement sécurisé en un espace d’exposition pour les artistes régionaux émergents, dans la lignée du Pop Art. Beni répond parfaitement à ces critères.
Née à Téhéran et formée à l’École des Beaux-Arts de Valenciennes, Beni est une grande admiratrice de Salvador Dali. À l’instar de l’excentrique peintre catalan, elle insère des messages dans ses œuvres.
Dans le monde de l’art, il existe deux facteurs : le facteur Cheval et le facteur chance. Alexandre Krysik a bénéficié de ce dernier. « J’ai eu une chance incroyable d’avoir reçu une réponse positive de Richard Orlinski, que je ne connaissais pas personnellement. Tout est parti de son envie de partager son art à travers une exposition gratuite en dehors des musées. » Il y a quatre ans, le célèbre représentant du mouvement Néo pop a installé des sculptures monumentales sur un territoire jusqu’alors inexploré, comme un Kong jaune sur le site minier du 9-9 bis à Oignies, un autre bleu au parc d’Olhain, et un crocodile de six mètres cinquante sur la gare de Lens. Les selfies se sont alors multipliés, reflétant la popularité de ces œuvres. Ensuite, Alexandre a eu la chance d’intégrer un patrimoine unique situé en plein centre-ville, à deux pas du Louvre-Lens. Ce lieu atypique, avec ses 2 200 m² répartis dans une mosaïque de salles, de couloirs et de bureaux, a pour objectif de démocratiser la culture et de la rendre réellement accessible.
En seulement deux ans d’existence, l’Ambassade a déjà connu une dizaine de moments forts. Un hommage a été rendu à Christophe Salengro, dont la statue en plâtre vous accueille depuis le 4 septembre 2021. L’année dernière, vous avez peut-être manqué la Triple Expo et sa sculpture en baleines de soutiens-gorges, l’Hybrid 4, biennale d’Art contemporain, et la Grossexpo sur la vie du plus haut gradé de la Présipauté du Groland. Cependant, il n’est pas trop tard pour découvrir la culture à l’Ambassade. Au printemps prochain, la 25e édition de Polar Lens devrait s’y tenir, y compris dans la zone du bar clandestin où se déroulent habituellement les Arter-work, une version culturelle de l’after-work. Pour l’occasion, l’Orient-Express devrait même faire une halte à Lens.
Christophe Salengro a toujours été un membre à part entière de la famille, même s’il ne l’était pas officiellement. Lorsqu’il nous quitte le 30 mars 2018, le grand échalas du Groland laisse un vide considérable, y compris dans le cœur d’Alexandre Krysik, fan de la première heure. « Je voulais rendre hommage à son personnage, mais il me fallait l’accord de Canal + et de ses proches camarades », se souvient le président artiviste de Cou2Com.
Heureusement, le premier d’entre eux, Benoît Delépine alias Michael Kael, tournait quelques scènes d’Effacer l’historique juste à côté, au Louvre-Lens. Une poignée de main a suffi pour sceller l’accord. Inaugurée en septembre 2021, la statue qui devait être provisoire est aujourd’hui indéboulonnable, faisant de Christophe Salengro un Lensois immortel.
