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Lena Deluxe – la chanteuse des sixties

À 37 ans, cette artiste lilloise aux multiples talents a déjà 15 ans de carrière à son actif. Auteure, compositrice, interprète et multi-instrumentiste, Lena Deluxe a marqué les esprits avec son premier album, imprégné de l’atmosphère feutrée et du rock des sixties. Elle revient en 2023 avec un second album aux couleurs tropicales, aux mélodies pop et aux textes plus engagés. Sur scène, cette jeune femme dégage une énergie puissante.

Pourquoi avoir choisi le français pour les deux premiers singles de votre second album, alors que le premier était en anglais ?

L’écriture en français permet une expression plus subtile et nuancée. Il m’a fallu surmonter ma pudeur pour écrire dans ma langue maternelle, mais j’aime aussi que les gens puissent comprendre mes textes plus facilement. Cependant, musicalement, le français est plus difficile à faire sonner et ma voix semble même différente lorsque je chante en anglais. Dans ce nouvel album, il y a des chansons en français, en anglais et même en bahasa !

Une chanson en indonésien ? Il y a une histoire derrière cela, n’est-ce pas ?

Oui, c’est même l’histoire de tout l’album. Après la sortie de mon premier album, j’ai fait une tournée de deux ans et j’avais besoin d’une pause. Je suis partie en sac à dos pour un voyage autour du monde, notamment en Indonésie. J’ai été profondément touchée par la culture indonésienne, l’architecture, la danse, le travail du bois, la beauté est partout. J’y ai rencontré un guitariste talentueux, Ipin Nur Setiyo, avec qui j’ai eu une connexion artistique forte. À la fin de mon voyage, je lui ai proposé une collaboration.

Le premier single, En haut des cimes, mélange effectivement mélodie pop et percussions tribales. Comment s’est déroulé le processus créatif pour cet album ?
Très différemment du premier, où j’avais tout composé et écrit. Je suis restée sur place seulement un mois et demi car mon visa expirait. En plus de cette contrainte temporelle, il y avait aussi la barrière de la langue. Cela m’a demandé un vrai lâcher prise, les morceaux se sont tous construits autour d’improvisations. Les musiciens me disaient toujours « Santaï Lena, santaï », ce qui signifie « Relax ».

Et c’est devenu le nom de l’album : Santaï. Après l’univers intimiste et personnel de l’album Mirror for Heroes, votre dernier single, Gueule de loup, donne le ton de textes beaucoup plus engagés.

Est-ce un coup de gueule féministe ?
Oui, clairement, et c’est une position que j’assume complètement. Se faire une place dans la musique, c’est difficile. Mais quand on est une femme, ça l’est encore plus. C’est un milieu d’hommes. Alors autant que possible, je fais le choix de m’entourer de femmes, sur scène, pour la réalisation de mes clips. D’ailleurs, c’est une femme qui a été le tremplin sur mon chemin, Brisa Roché, une artiste américaine que j’ai accompagnée sur scène comme claviériste dans sa tournée. Grâce à elle, j’ai croisé la route de Henry Hirsch, le producteur de mon 1er album. « Rock and Rock is not perfect », disait-elle. Elle a été un modèle pour appréhender la scène comme un espace de liberté.

La scène vous manquait après ces deux dernières années, n’est-ce pas ?
Oui. Nous avons repris les concerts depuis quelques mois avec plusieurs dates cet été, au Main Square Festival notamment mais aussi à Amiens en septembre dernier. J’espère pouvoir organiser une tournée avec Ipin pour la sortie de l’album début 2023. Pour la suite, j’ai aussi d’autres envies… Je suis très attirée par la réalisation, peut-être pour un prochain clip. J’ai eu également l’occasion de monter un spectacle musical pour les enfants ou encore de réaliser des ateliers d’écriture pour des personnes âgées ou dans des prisons. J’aimerais aussi développer mon label, Harmonie Records, et produire d’autres artistes.

Et récemment je me suis formée aux massages sonores aux bols tibétains. Je crois beaucoup au pouvoir thérapeutique du son, de la vibration… Bref, j’ai beaucoup d’idées, d’envies, mais pas toujours assez de temps !

Santaï, vous diraient peut-être vos amis indonésiens ?
Oui, vous avez raison : Santaï !

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