Le bruit de l’eau : se coucher au pays du Soleil-Levant

Comme le rappelle son créateur Tibo Dhermy, les écolodges du Bruit de l’eau sont comme le gingembre : ils rafraîchissent, nettoient et énergisent. On vient y dormir mais l’idéal est de goûter à tout. Au propre comme au figuré, toujours dans un esprit très japonais.
Par Joffrey Levalleux
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Sommeil réparateur  

Imaginez la scène : le dos en compote, l’estomac en nœud de chaise à cause d’un N + ∞ bouffi d’orgueil, les paupières lourdes comme un pont-levis, vous atterrissez par magie – oui, c’est possible quand on est au bout du rouleau – sous un pommier sauvage embaumé d’effluves d’hydrangeas. Une pancarte vous dit alors de suivre le chapelet de lampions en empruntant une sente bordée de bambous. Et là, re-magie – oui, c’est possible quand on est vraiment au bout du rouleau – un ancien dojo de méditation sur pilotis vous attend. Tout y est : les cloisons en papier de riz, le brasero et surtout votre planche de salut : un authentique tatami plus confortable qu’un lit à ressorts où l’on a l’impression de s’envaser. Son nom ? Haïku. Référence à l’art poétique nippon dont Tibo Dhermy s’est inspiré pour créer de toutes pièces le Bruit de l’eau. Un écosystème composé d’écolodges « connectés à la nature. Des bulles apaisantes où l’on vient se ressourcer sans jamais regarder sa montre. » Qu’il soit flottant (cabane en bois scandinave avec vue sur la forêt), roulant (caravane Air Stream américaine équipée d’un projecteur de cinéma extérieur) ou volant (sphère géodésique avec vue sur la voûte céleste inspirée des tentes mongoles traditionnelles), les écolodges ont été façonnés avec minutie, façon bonsaï. Mais un bonsaï qui cache la forêt. 

Poursuivre l’expérience  

Qui dort dîne. Au Bruit de l’eau, ce serait plutôt qui dort dîne et tout-le-toutim. Mais reprenons le cours du récit au moment où vous effectuez votre première pandiculation matinale en vous demandant où vous vous trouvez. La réponse vient plus tard lorsque, sirotant un petit café dans une céramique raku, vous apprenez d’une hôtesse être à Saint-Quentin-en-Tourmont, en plein Marquenterre. On est loin de l’île de Naoshima1 « mais l’esprit y est », souligne Tibo, en passionné de culture japonaise. Et si notre œil est attiré par les graviers qui tapissent l’orée du jardin zen ou les objets venus du monde entier qui fleurissent dans chaque recoin de la pièce, notre corps réclame un peu d’attention. Et au Bruit de l’eau, se ressourcer va au-delà de la nuit réparatrice. Selon vos envies, vous pouvez poursuivre l’expérience plongé dans un O Furo (bain extérieur japonais en chêne massif), allongé dans l’éco Spa en profitant d’un massage Tui Na (énergétique), Husui (drainant) ou Kobido (liftant) ou en faisant quelques tonifiants allers-retours entre le sauna finlandais à 70° et le bain nordique à 10°. Il y a quand même un truc bizarre. On est à trois kilomètres de la côte et on entend à peine le bruit de l’eau. Il parait que c’est possible quand on est au début du rouleau. 

[1] Très appréciée des artistes contemporains, cette île de la mer intérieure de Seto au Japon est réputée pour sa nature intacte.

« Ah le vieil étang, Un grenouille plonge, le Bruit de l’eau »

haïku du poète japonais Haïku de Matsuo Bashô (1644-1694)

https://lebruitdeleau.org

Texte : Joffrey Levalleux
Photos : Tibo Dhermy
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