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Café Pierrette, grains de folie

 

Patrick Pasqueille défend l’art de la torréfaction avec ferveur et dévouement. Au Café Pierrette à Féchain, ils mettent tout en œuvre pour valoriser un savoir-faire presque centenaire, toujours avec une pointe d’humour.

Avez-vous déjà essayé de créer votre propre mélange de café à la maison ? Une cuillère de Tarrazu (Costa Rica), une autre de Karnataka (Inde), une troisième de Cerrado (Brésil). “Moi, oui”, dit Pasqueille. “Pas nécessairement ceux-là, mais on est toujours surpris par le résultat d’un mélange insolite.” Rien n’arrête ce sympathique chef d’entreprise, animé avant tout par sa curiosité. Non par amour-propre, mais pour en faire profiter ceux qui s’aventurent sous les toits de sa petite usine de Féchain, au sud de Douai. “On dit que tout part d’un grain vert. C’est vrai. Mais la personnalité d’un café repose sur trois choses : le sol, l’arbre et le travail de l’homme”, résume Pasqueille, reconnaissable entre mille avec son panama et ses moustaches impressionnantes. Suivons-le donc…

Le voyage d’un breuvage café

Le Brésil, c’est dix-huit fois la France. Et l’Éthiopie n’est pas le seul pays d’Afrique à avoir planté des caféiers. N’oublions pas le Cameroun, le Bénin et l’Angola. Tout est clair sur la carte accrochée à l’entrée d’un hangar où reposent des dizaines de sacs. “On constate que les pays producteurs sont dans l’hémisphère sud et que les consommateurs sont dans… dans… l’hémisphère nord. Bravo !”

Au Café Pierrette, la visite est un tourbillon. À 15 heures, vous êtes à l’Île de la Réunion parmi les plants de Bourbon Pointu – “l’un des cafés les plus précieux au monde, très prisé des Japonais”. La minute suivante, vous gravissez les hauts plateaux du Vietnam. Si certains apprécient son côté huileux ou sa vivacité, le café reste une affaire de culture. “Dans le nord de l’Europe, on le consomme blond, léger. En Italie, on le prend très, très fort. En France, il est cuit à cœur. On parle de grain à robe de moine”, explique le connaisseur. Il ajoute même “qu’il y a deux cents arômes dans un grain… Imaginez le nombre de voyages”. À 13 € le kilo en moyenne, il serait dommage de s’en priver.

Une question de goûts et de couleurs

Chaque année, des tonnes de café débarquent à Féchain dans des toiles de jute qui grattent. Après avoir été placé entre 20 et 25 minutes dans un torréfacteur – sorte de tambour de machine à laver chauffé à l’aide d’un four traditionnel – chaque grain est débarrassé de son eau. Il y perd 20 % de son poids. Puis il passe par une phase de repos (dégazage) de 48 heures. Il est ensuite moulu, empaqueté et vendu dans la charmante boutique attenante à la fabrique ou dans l’un des treize marchés hebdomadaires alentour. Ensuite, la popote continue. Mais chez vous. Avec ou sans sucre, avec ou sans crème, plus ou moins corsé. Certains y font atterrir des tartines de confiture, “d’autres trempent une pointe de camembert. C’est pour ça qu’on propose une gamme très large”.

Il y a six ans, pour la naissance de son petit-fils, Patrick Pasqueille a créé une cuvée Maximilien en mélangeant un cépage d’Afrique et un autre d’Amérique du Sud. Pour ceux qui en douteraient encore, “y’a pas que les grands-mères qui savent faire du bon café”.

Café Pierrette
35, rue des Frères Martel – 59247 Féchain.
Tél. : 03 27 95 75 55
www.cafepierrette.f

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