Il y a d’abord eu l’annonce de l’arrivée d’ACC (Automotive Cell Company) prévue en 2023 à Douvrin, avec Stellantis (PSA et Opel), SAFT (filiale du groupe Total) et Mercedes-Benz. Puis AESC Envision, la filiale japonaise du chinois Envision, à Douai, dont la production devrait démarrer en 2024. Et enfin Verkor, une start-up française à Dunkerque en 2025, pour fournir notamment Renault, l’un de ses actionnaires.
Au-delà de l’arrivée de ces trois géants, équipementiers des futures voitures électriques dans la première région automobile de France, c’est toute une filière de l’électrique qui devrait se mettre en place, avec les sous-traitants pour la fabrication des batteries mais également leur recyclage (qui permettra de séparer les composants ou de réutiliser les batteries pour du stockage dit stationnaire).
Douvrin, Douai, Dunkerque
A Douvrin dans le Pas-de-Calais, ACC va s’implanter sur le site la Française de mécanique, qui fabriquait jusqu’ici des moteurs thermiques. Le projet a été aidé financièrement par une subvention de 80 millions d’euros de la Région Hauts-de-France et de 41 millions provenant des autres collectivités locales, soit 121 millions au total. Avec 2.000 salariés sur site à terme, cette unité devrait démarrer son activité fin 2023 voire début 2024.
Dans le Douaisis, l’usine Envision AESC, acteur de dimension mondial dans l’univers de la batterie, devrait créer entre 1.000 et 1.200 emplois, dans le périmètre de l’actuel site de l’usine Renault, à cheval sur les communes de Cuincy, de Lambres-lez-Douai et de Brebières. Là encore, les aides très encadrées, pourraient porter sur 3,5% des investissements, soit entre 25 et 30 millions d’euros sur le total de l’investissement, estimé aujourd’hui à un total 800 millions d’euros.
L’usine Envision AESC fabriquera des électrodes, des cellules et des modules de batteries pour voitures particulières et véhicules utilitaires légers électriques, pour camions électriques et aussi éventuellement pour du stockage électrique stationnaire. « La construction durera un an et demi. Nous allons introduire progressivement les équipements. La phase de mise au point ira vraisemblablement jusque décembre 2024 », estime Ayumi Kurose, directeur du projet chez Envision AESC.
Première fabrication bas-carbone de France
A Dunkerque, la dernière annonce a porté sur l’arrivée de Verkor, start-up grenobloise, qui va mettre en place la première gigafactory de cellules de batteries bas carbone de France. « Cette annonce constitue une reconnaissance de notre stratégie économique et de notre engagement dans Rev3, la troisième révolution industrielle », a commenté Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France. Le territoire, en compétition avec 40 autres candidats, a su convaincre par ses atouts, notamment le savoir-faire industriel, un accueil pragmatique mais également la présence d’énergies en quantité, avec la présence de la centrale nucléaire de Gravelines. Les premières livraisons de batteries sont prévues d’ici le second semestre 2025.
L’investissement s’élèverait là à près de 2,5 milliards d’euros (subventionné à hauteur de 60 millions d’euros par la Région, avec le soutien de l’État, de l’Union européenne et des collectivités locales) et un potentiel à terme de près de 2 000 emplois directs et 5 000 emplois indirects. Pour Xavier Bertrand, il faut saisir cette opportunité d’asseoir une souveraineté de la batterie électrique : «Le marché des voitures électriques, en constant développement, ne doit pas échapper aux entreprises françaises au profit de l’Asie. Pour les Hauts-de-France, mais plus largement pour la France et l’industrie automobile, il est essentiel de défendre notre industrie ».
